Se débarrasser de l'ego ?
- christophegence
- 31 oct. 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 nov. 2023
Question : Je réagis à votre dernier post : n'est-ce pas utopique de vouloir "se débarrasser de l'ego" ?
Réponse : En prenant cette phrase au pied de la lettre, oui, vous avez raison. On passe par des mots pour montrer la direction dans laquelle on veut aller, mais les mots ne décrivent jamais parfaitement le réel ; le plus souvent, ce sont des images. Le réel, ici, c'est la vie telle qu'elle est vécue, autant "la vie de tous les jours" que le dispositif psychothérapeutique.
"L'ego" n'existe pas : c'est un concept qui nous est utile pour décrire certains fonctionnements que l'on peut ranger dans la même catégorie mentale. En psychanalyse, on dit le "moi". Donc lorsque j'écris que le dispositif psychothérapeutique permet une relation "débarrassée de l'enjeu égotique contenu dans toute relation", je fais un raccourci (mais toute explication est un raccourci) : il s'agit seulement de mettre en lumière notre fonctionnement, dans lequel certains actes ou pensées peuvent être qualifiés d'égotiques, mais qui pourraient être qualifiés autrement avec une autre référence théorique.
L'ego n'est donc pas un objet contenu à l'intérieur du crâne : c'est juste un manque d'éclairage de certains actes psychiques ; c'est un mélange de pensées et d'obscurité.
Donc, vous avez raison : on ne se débarrasse pas de l'ego ; on éclaire seulement son propre fonctionnement.
Faire de l'ego un objet à éliminer est une fausse voie, parce que l'ego n'est pas un objet : il n'y a donc pas à l'éliminer. S'en débarrasser, ce serait comme chasser un animal imaginaire. Cela dit, il nous est utile conceptuellement.
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